Malus automobile : définition, principe et fonctionnement en France

En 2025, l’acquisition d’un véhicule neuf émettant plus de 117 g de CO₂ par kilomètre entraînera une taxe pouvant dépasser 60 000 euros pour les modèles les plus polluants. Les véhicules d’occasion importés restent soumis aux règles de l’année de première immatriculation, même lorsqu’ils arrivent sur le territoire français plusieurs années plus tard.

Ce dispositif fiscal, régulièrement ajusté, impacte directement le coût total d’achat d’une voiture, mais aussi le marché de l’occasion et les stratégies des constructeurs. Certaines catégories de véhicules échappent au système ou bénéficient d’un plafonnement spécifique, compliquant la lisibilité des barèmes.

Le malus écologique en France : pourquoi existe-t-il ?

La fiscalité écologique s’est installée dans la vie automobile française via un système de bonus-malus qui agit comme un levier de transformation du parc. Le malus écologique, cette taxe redoutée à l’achat, cible chaque véhicule neuf ou importé en fonction de ses émissions de CO₂ et de sa masse. L’objectif est limpide : freiner l’achat de véhicules polluants pour accélérer la transition énergétique.

Instauré par la loi de finances et ajusté régulièrement, ce dispositif poursuit une logique claire. Il vise à orienter les particuliers et les entreprises vers des modèles plus propres. Les véhicules qui affichent des émissions élevées voient leur avenir se rétrécir, alors que les constructeurs automobiles sont poussés à revoir leurs catalogues et à innover pour rester dans la course. La pression fiscale façonne le marché, bouscule les habitudes et force la main à l’industrie.

En miroir, le bonus écologique récompense l’achat de véhicules électriques ou à hydrogène, moins nocifs pour la planète. Ce système bonus-malus influence les choix des automobilistes, contraint les marques à s’aligner sur la demande et réoriente les stratégies commerciales. Les barèmes, réévalués chaque année, témoignent de la volonté de l’État de voir disparaître progressivement les modèles les plus polluants.

Les entreprises aussi sont concernées : renouveler leur flotte devient une question de stratégie fiscale autant qu’environnementale. Le malus écologique s’impose comme un outil de transformation du marché, incitant à privilégier des technologies plus respectueuses de l’environnement.

À quoi ressemble le barème du malus automobile en 2025 ?

Le barème du malus écologique évolue nettement en 2025. Le seuil d’application descend à 113 g/km de CO₂, rendant la taxe plus accessible, et donc plus fréquente. Chaque gramme au-dessus de ce seuil pèse lourdement, jusqu’à un plafond de 70 000 euros pour les véhicules dépassant 192 g/km. La politique vise frontalement les modèles thermiques à forte émission.

À cette taxation s’ajoute le malus au poids, qui démarre dès 1 600 kg. Ce seuil plus bas qu’auparavant élargit la base des véhicules concernés. Chaque kilogramme au-dessus du seuil est facturé, sauf pour certaines catégories. Les électriques et véhicules à hydrogène ne sont pas concernés, tout comme les modèles accessibles en fauteuil roulant ou achetés avec une carte mobilité inclusion. Pour les familles nombreuses, un abattement de 20 g/km de CO₂ par enfant à charge s’applique, allégeant la note. Quant aux véhicules roulant au superéthanol E85, ils bénéficient d’une réduction de 40 % sur les émissions de CO₂ prises en compte.

Voici les grandes lignes du barème pour 2025 :

  • Seuil d’application du malus CO₂ : 113 g/km
  • Plafond malus CO₂ : 70 000 euros au-delà de 192 g/km
  • Malus au poids dès 1 600 kg
  • Cumul plafonné à 60 000 euros pour 2025

Les hybrides rechargeables profitent d’un coup de pouce : si leur autonomie électrique dépasse 50 km, un abattement s’applique sur la masse. Le cumul des malus CO₂ et poids reste plafonné à 60 000 euros en 2025. Cette limite devrait disparaître à l’horizon 2028. Le dispositif évolue, tout comme les stratégies d’achat et d’offre des constructeurs.

Comment le malus est-il calculé et appliqué sur les véhicules neufs et d’occasion ?

Le malus écologique frappe à la première immatriculation en France. Pour un véhicule neuf, le calcul se base sur la valeur d’émissions de CO₂ WLTP indiquée sur la carte grise. Le montant dépend du barème en vigueur, prenant en compte à la fois les émissions et, depuis 2022, la masse du véhicule pour le malus au poids. Le concessionnaire facture le malus lors de la vente, puis le reverse à l’État. Impossible donc d’ignorer cette taxe lors de l’achat d’une voiture neuve.

Pour les véhicules d’occasion, une évolution arrive en 2026. Certaines voitures d’occasion devront s’acquitter d’un malus écologique lors d’une nouvelle immatriculation si elles franchissent le seuil réglementaire d’émission. Les modèles immatriculés avant 2015 ainsi que les véhicules électriques ou hybrides rechargeables ne sont pas concernés. Pour les autres, le calcul du malus se fait selon le barème en vigueur à la date de la nouvelle carte grise.

Les principales situations à connaître sont les suivantes :

  • Véhicule neuf : malus réglé à l’achat, calculé sur les émissions et le poids
  • Véhicule d’occasion (dès 2026) : malus possible lors d’une ré-immatriculation si le seuil d’émission est dépassé
  • Exonérations : électriques, hybrides rechargeables, mobilité inclusion, invalidité militaire

Les entreprises aussi paient le malus sur chaque véhicule neuf intégré à leur parc, en plus de la taxe sur les véhicules de société (TVS). Les familles nombreuses profitent d’abattements spécifiques qui réduisent le coût. La logique est simple : plus le véhicule est lourd ou polluant, plus la taxe grimpe.

Jeune femme tenant un devis d

Ce que le malus écologique change concrètement pour les automobilistes

Dès l’achat d’un véhicule neuf, le malus écologique s’invite dans le calcul du budget. Ce mécanisme modifie en profondeur les habitudes d’achat. Un modèle affichant 130 g/km de CO₂ génère déjà une facture salée. Face à cette réalité, les automobilistes adaptent leurs critères de choix : motorisation, gabarit, puissance, tout y passe. Avec le malus au poids, la tendance se confirme. Un SUV familial, même modeste sur le plan des émissions, franchit facilement le cap des 1 600 kg. À la clé, chaque kilogramme excédentaire se paie comptant.

Les familles nombreuses bénéficient d’un abattement de 20 g/km de CO₂ par enfant à charge. Une véritable bouffée d’oxygène pour les parents qui doivent rouler en monospace. De leur côté, les véhicules électriques et à hydrogène échappent à la sanction, un avantage qui accélère la conversion vers le zéro émission, même si leur achat reste coûteux. Les hybrides rechargeables dotés de plus de 50 km d’autonomie profitent aussi d’un abattement sur la masse, limitant le poids de la taxe.

Le type de carburant utilisé devient une donnée stratégique. Un véhicule fonctionnant au Superéthanol E85 profite d’une réduction de 40 % sur ses émissions de CO₂ pour le calcul du malus. Le bonus écologique joue le rôle de contrepoids, permettant d’amortir une partie du surcoût lié à l’électrification ou à l’adoption de technologies plus propres.

Pour les professionnels, chaque ajout de véhicule dans la flotte doit faire l’objet d’une analyse : le cumul malus CO₂ et poids, plafonné à 60 000 euros en 2025, pèse lourd dans la balance. Le barème évolue chaque année, forçant les entreprises comme les particuliers à se tenir informés pour ajuster leurs choix.

Le malus automobile n’est plus un simple supplément, c’est un pivot qui redessine le marché, bouscule les stratégies et façonne les comportements d’achat. Pour qui veut rouler neuf, la règle du jeu est claire : anticiper, calculer, et peut-être repenser ses priorités.